Cet article a été initialement publié dans Le Monde Civil, le journal de la Fédération suisse du service civil (CIVIVA), de juin 2022. Vers l’article original
Cette année, la Session des jeunes – le parlement des jeunes national – discutera entre autres du système de l’obligation de servir. Les participantes et participants à cet événement ont entre 14 et 21 ans. On comprend donc que le service obligatoire soit un thème qui les intéresse particulièrement, et à juste titre puisque ce sont eux qui accomplissent le service civil, militaire ou la protection civile. Cette question est donc régulièrement à l’ordre du jour de la Session des jeunes, depuis sa première édition en 1991.
Organisée alors pour le 700e anniversaire de la Confédération, les participants avaient déposé une pétition demandant l’introduction du service civil, réalisée 5 ans plus tard. Mais cette revendication allait nettement plus loin puisqu’elle réclamait par exemple le libre choix entre le service militaire et civil, l’amnistie des objecteurs de conscience ou encore une diminution du budget de l’armée proportionnelle à l’augmentation du nombre de civilistes.
En 2005, c’était l’abolition de l’armée qui était revendiquée tout en précisant l’importance de conserver un service civil actif en cas de catastrophes. Ce fut également l’occasion de rappeler que la Suisse devait s’engager pour la promotion civile de la paix. En 2011, la Session des jeunes s’est à nouveau penchée sur la question et, dans la même ligne, a demandé de développer les engagements de civilistes dans le domaine de la coopération au développement.
En 2013 enfin, deux revendications ont été déposées. La première demandait que l’affectation longue de 180 jours soit effectuée avant l’âge de 27 ans. Ceci visait à élargir le délai actuel de 3 ans, offrant ainsi plus de flexibilité aux futurs civilistes. La seconde réclamait de créer une base constitutionnelle établissant juridiquement l’égalité entre le service militaire et le service civil. On le voit, les jeunes souhaitent débattre de ces questions qui les touchent directement. Et leurs solutions sont bien plus dans l’air du temps que celles proposées par le Conseil fédéral et le parlement, dont les membres ont pour certains effectué leur école de recrues il y a bien longtemps. Vouloir plus de contraintes, rendre le service civil moins « attractif » ou augmenter le nombre de jours de service va totalement à l’encontre de ce qui est réclamé par les premiers concernés. Il serait temps de les entendre.
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